Chaque année, 17 millions de tonnes de pneus en fin de vie sont jetés, et finissent incinérés ou enfouis. Ils constituent donc un vivier de caoutchouc de post-consommation important, et une opportunité de recyclage intéressante.
Le recyclage de ce caoutchouc permet d'éviter le recours à de la matière "neuve" :
Les sources de caoutchouc recyclé sont donc les suivantes : les pneus usagés (70%), les déchets de caoutchouc industriel (semelles de chaussures...), ou encore les chutes de fabrication des pneus. Le caoutchouc recyclé peut être retrouvé dans toutes sortes de produits du quotidien, les marques de chaussures responsables se tournent notamment vers lui pour fabriquer leurs semelles de baskets éco-responsables.
Voir nos produits en caoutchouc naturel ou recyclé.Chaussures OTH, dont la semelle est composée de cuir recyclé et de pneu upcyclé.
Trois procédés sont utilisés pour recycler le caoutchouc :
L'industrie du caoutchouc connaît quelques remous ces dernières années.
D'abord, le pétrole est une ressource non renouvelable et dont le cours est volatile, ce qui peut impacter la production et les coûts du caoutchouc synthétique. Par ailleurs, il est de plus en plus concurrencé par les huiles et gaz de schiste, ce qui peut avoir un impact sur la production de butadiène, incontournable dans la synthèse du caoutchouc synthétique.
La culture des hévéas, dont le latex permet de produire du caoutchouc naturel, est au coeur de plusieurs défis. Par exemple, la demande mondiale en caoutchouc a augmenté de 50% depuis 2000, or la production issue des hévéas n'est pas extensible. Un hévéa met 6 ans avant de devenir productif, et sa culture est concurrencée par les mono-cultures de type palmiers à huile, sans parler des enjeux environnementaux et politiques des mono-cultures intensives. Naturellement, les hévéas sauvages, ou issus de forêts gérées durablement, ne seront pas en mesure de répondre à la demande croissante de caoutchouc.
Pour toutes ces raisons, le caoutchouc synthétique n'apparaît pas uniquement comme une solution de bon sens écologique, mais aussi de bon sens économique, car il permettrait notamment de réduire la dépendance aux hydrocarbures, dont le cours varie parfois jusqu'à le rendre le caoutchouc synthétique plus onéreux que le caoutchouc recyclé.
Sources :
Environnement Magazine, "Bioproof travaille sur le caoutchouc durable", 2016
Actu-Environnement.com, "L'industrie du caoutchouc se prépare aux matières biosourcées et recyclées", 2016