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🕓 Temps de lecture : 9 minutes
Ecrit par Marie le 23 Juillet 2020
On estime aujourd'hui que la mode fait partie des industries les plus polluantes. Souvent citée comme la deuxième plus polluante, il est cependant difficile de vérifier ce chiffre.
En revanche, elle est bien source d'une énorme pollution. Mais ne parlons pas que de CO2. La mode a bien plus d'impact que cela. De la graine au vêtement présent dans nos boutiques, nous avons décortiqué ces pollutions.
Mettons nous d'abord d'accord : Aucune production de vêtement n'est neutre ! Même un t-shirt bio pour femme fabriqué artisanalement dans le village le plus proche de chez vous. Cultiver, extraire, transformer nécessite une source d'énergie dont aucune n'a un impact nul sur l'environnement. Produire génère une pollution. Le tout est de savoir la quantifier, la maitriser, et la minimiser.
A lire aussi :
💬 De la graine au vêtement - décryptage de la chaine de production (1/2)
💬 De la graine au vêtement - décryptage de la chaine de production (2/2)
Selon le rapport de la fondation Ellen Mac Arthur, 1 tonne de textile (toutes matières confondues) générerait 17 tonnes d'équivalent CO2*. Plus que ce que produit les transports aériens et maritimes combinés.
Et effectivement, si on retrace la chaîne de transformation d'un vêtement beaucoup d'étapes sont sources de pollution de l'air : la production des fibres naturelles avec l'élevage ou la culture, la production des fibres synthétiques, la transformation de la matière première brute en fil (filature), le tissage, la confection, la distribution avec ses transports, et l'entretien.
L'étape de production de gaz à effet de serre la plus connue et la plus intuitive est celle du transport. Effectivement, aujourd'hui la production d'un vêtement est tellement éclatée que l'on peut cultiver une fibre dans un pays A, la transporter dans un pays B pour la filer, la tisser dans un pays C et enfin, faire la confection finale dans un pays D. C'est la raison pour laquelle on entend souvent "mon jean à fait 3 fois le tour de la terre avant que je le porte". Mais le transport ne resterait que 2% des impacts de l'industrie textile sur le changement climatique selon le rapport "Pulse of Fashion Industry".*
La production des fibres, qu'elles soient naturelles ou synthétiques, serait responsable de la plus grande part des émissions de l'industrie textile. Si nous prenons l'exemple d'une fibre naturelle comme la laine, il faut comptabiliser toutes les émissions produites pendant l'élevage des moutons ainsi que toutes les étapes de séparation des fibres jusqu'à l'obtention d'un fil. Du côté des fibres synthétique le constat est tout aussi alarmant. Leur production serait responsable d'environ 40% des émissions de gaz à effet de serre de l'industrie textile*, reposant notamment sur les gaz émis lors des phases d'extraction et de transformation du pétrole, élément de base des fibres synthétiques.
A lire aussi : 💬 Comprendre l'enjeu des transports dans l'industrie de la mode
La mode n'est pas non plus sans conséquence sur les ressources naturelles. L'eau mais aussi le pétrole sont des ressources non-renouvelables dont le stock diminue d'année en année.
Si on prend le cas de l'eau, cette ressource est nécessaire pour de nombreuses étapes de fabrication d'un vêtement : élevage et culture (notamment celle du coton très gourmande en eau), filature, teinture et traitement, mais aussi lors de l'entretien des vêtements. Selon UNCTAD* l'industrie du textile utilise chaque année 93 milliards de mètre cubes d'eau soit l'eau permettant de faire vivre 5 millions de personnes.* Pour citer d'autres chiffres permettant de se faire une idée du problème, WWF a conçu un indicateur appelé "l’empreinte eau". Ce dernier donne le volume d'eau douce consommé par la fabrication d'un produit en prenant en compte chaque étape du processus de production. Ainsi cet indice a permis de calculer que la production d'un t-shirt en coton de 250 grammes nécessite 2720 litres d'eau douce - soit plus de 13 baignoires. Pour 1 t-shirt et 1 seul.
La mer d'Aral, avant et après le détournement de ses principales affluents pour l'irrigation des champs de coton. | © Wikipédia
Et les conséquences directes sur l'environnement ont été rapides. L'une des plus grandes catastrophes environnementales du XXième siècle est due à la culture intensive du coton. Dans les années 1960, les pays d'Asie centrale (aujourd'hui Ouzbékistan et Kazakhstan) - sous l'impulsion de l'Union soviétique - ont été transformés en de larges champs de coton. L'humidité et les précipitations ne suffisant pas, les eaux des principaux affluents de la mer d'Aral ont été massivement détournés au profit de l'irrigation des champs de coton. En 50 ans, 75% de la superficie de la mer d'Aral s'est transformé en désert, modifiant durablement les écosystèmes et la vie dans les villes alentours. *
Autre ressource épuisable : le pétrole. Ce dernier est de plus en plus utilisé dans l'industrie textile car c'est la principale base des fibres synthétiques, mais il ne fait pas partie des ressources renouvelables (du moins à l'échelle de la vie humaine). Son utilisation explose dans les années 2000 et devient la première ressource utilisée dans l'industrie textile. Aujourd'hui les fibres synthétiques représentent plus de 65% de toutes les fibres textiles, diminuant la part des fibres naturelles.
⚠️ La part de fibres naturelles diminue, non pas car l'on en produit moins - car la production globale de fibres quelqu'elles soient augmentent - mais parce que la part des fibres naturelles diminue au profit des fibres synthétiques, moins chères et plus résistantes*.
Produits chimiques dans les teintures, utilisation de chrome pour le tannage du cuir, pesticides et insecticides pour la culture du coton notamment, pollution au microparticules de plastiques... Bref, les sources de pollution de l'eau sont nombreuses.
Capture d'écran du film River Blue, documentaire traitant des effets de l'industrie mondiale de la mode sur la pollution des eaux. | © RiverBlue
La Chimie parlons-en.
Le problème des dérivés synthétiques qui sont massivement utilisés pour la production de vêtements (8000 en moyenne) c'est qu'ils permettent bien souvent d'augmenter les rendements à court-terme. Mais pour la plupart, ces composés chimiques sont nocifs pour l'environnement et bien souvent également pour les femmes et hommes qui les utilisent.
La culture conventionnelle du coton utilise énormément d'engrais, de pesticides et d'insecticides pour protéger les cultures et accroître le rendement. De tous les insecticides vendus dans le monde, la culture du coton représente 16,5% en 2013. Pour les pesticides c'est 5,7% et pour les fongicides 1%. Le problème c'est que bien souvent ces produits se retrouvent dans l'eau potable, ruisselant des champs de coton jusqu'aux rivières et/ou aux nappes phréatiques.
La grande majorité des produits chimiques se trouve dans la teinture, le traitement et la finition des chaussures et vêtements. Dérivés chlorés, colorants AZO, chlorobenzènes, phtalates, produits chimique perfluorés... La liste est longue, on en a dédié un article entier : 💬 C'est quoi le problème des teintures.
Une usine de textile à Tianjin en Chine. | © Lu Guang et Greenpeace
Ces produits chimiques se déversent dans les eaux et les conséquences sur la vie sont nombreuses. Dans le quartier de Hazaribagh à Dhaka et selon les estimations officielles, les tanneries reverseraient près de 22 millions de litres d'eaux non traités par jour dans les canaux à ciel ouvert, déversant leurs contenus dans la rivière Buriganga. Chutes de peau, de chair, de la graisse crue, mais aussi des produits chimiques tels que du sulfate de chrome, de l'acide sulfurique, des dégraissants, des sulfate d'ammonium... cette liste, malheureusement non exhaustive, contamine l'eau et le lit de la rivière Buriganga*.
Et pourtant. Cette rivière était autrefois la principale source d'eau potable de Dhaka, permettant d'approvisionner en eau les quelques 17 millions de personnes dans la capitale. Aujourd'hui considérée comme hautement toxique pour la vie humaine, elle laisse les habitants lutter contre les sécheresses nombreuses et les nappes phréatiques épuisées.
Micro-plastique : cette petite chose qui s'immisce dans nos vies.
Près de 70% des fibres de nos vêtements proviennent du pétrole. On peut les assimiler à du plastique. Ces matières, aux noms barbares, sont assez peu connues du grand public car elles sont moins faciles à identifier que la laine ou le cuir par exemple. Pourtant, elles sont massivement présentes dans nos placards et sont les responsables d'une pollution insidieuse et soutenue.
Cuillerée d’eau issue de la Manche contient : un krill d’environ 8 mm, un crustacé et une étoile de mer orange. Sur la droite : un fragment blanc et une fibre rouge effilochée de polyéthylène, qu’un poisson pourrait prendre pour de la nourriture. 3 % des larves de poisson prélevées en 2017 pour une étude par des chercheurs du Laboratoire marin et de l’université de Plymouth avaient ingéré des fibres de plastiques. | © Photographie David Liittschwager et texte de National Geographic.
Polyester, polyamide... = pétrole = plastique
Selon la revue scientifique Science*, en 2015 nous avions produit 6300 Mt (soit 6300 millions de tonnes) de déchets plastiques dont 9% recyclés, 12% incinérés et 79% accumulés dans les décharges ou dans le milieu naturel. Et malheureusement beaucoup de ces déchets se retrouvent ensuite dans les cours d'eaux et les océans.
On a tous en tête les images des tortues, baleines, oiseaux marins pris dans des filets de pêche, des sacs plastiques. Et si cette pollution macroscopique est bien réelle, la pollution microscopique l'est aussi. On considère d'ailleurs comme étant un micro-plastique toute particule plastique inférieure à 5mm.
Mais d'où proviennent ces micro-plastiques ?
Quel est le risque des microplastiques ?
Les conséquences de la pollution des microplastiques ne sont pas encore connues. Et pour cause, la recherche sur ce sujet est très récente. Si la définition du terme "microplastique" remonte aux années 2000, le nombre de publications sur le sujet n'a une croissance exponentielle que depuis 2017.
Voilà les sujets de recherches et les potentielles conséquences que nous avons pu lire dans différents articles :
Et une autre question en suspens ? Les microplastiques pourraient-ils être des supports de développement de bactéries ou d'algues pouvant déséquilibrer les éco-systèmes ?
Bref.
Que ce soit la pollution de l'air, de l'eau, des sols, l'épuisement des matières premières, etc... la mode n'est pas un bon élève. Heureusement des alternatives existent, mais la première consiste à réduire drastiquement la production de ces vêtements toxiques.
Retrouvez nos vêtements éco-responsables pour femme ainsi que nos vêtements éco-responsables pour homme, pour une mode éthique et plus durable pour la planète.
Nos sources :
Pulse of fashion industry A new textile economy. Fondation Ellen Mac Arthur UNCTAD : United Nations Conference on Trade and Development ADEME ICAC : International Cotton Advisory Committee The deadly chemicals in cotton, Environmental Justice Foundation, 2007 Microplastics in aquatic environments: Toxicity to trigger ecological consequences Science : Production, use, and fate of all plastics ever made (2015) Microplastique et déséquilibre des chaines alimentaires Vecteur et toxicité des microplastiques Atmospheric transport and deposition of microplastics in a remote mountain catchmentTags : C'est quoi le problème ?