❅ Noël ❅
Vos cadeaux préférés
Par budget
Catalogue
Vêtements
Par catégorie
Par style
Par critère
Chaussures
Par catégorie
Par critère
Accessoires
Par catégorie
Par critère
Sacs
Par catégorie
Par critère
E-shop
Vêtements
Par catégorie
Par style
Par critère
Chaussures
Par catégorie
Par critère
Accessoires
Par catégorie
Par critère
Sacs
Par catégorie
Par critère
Lookbook
Concept
La mission WeDressFair
Emmenons la société vers une mode soutenable
Le problème de la mode
L’impact de la mode
Nos enquêtes
On décrypte la mode
Les fiches pratiques
On vous aide à comprendre
🕓 Temps de lecture : 8 minutes
Ecrit par Beryl le 19 Avril 2021
Le monde avance continuellement grâce à la remise en question des réalités. Si l'ordre établi a pu être changé, c'est grâce à des personnes qui se sont questionnées sur le monde qui les entoure et qui ont amené ces questions dans le débat public.
Par exemple, lorsque Rosa Parks décide en 1955 de ne pas laisser sa place dans un bus à un homme blanc, cela revient à poser la question " Pourquoi les personnes noires n'ont-elles pas le droit de s'assoir à l'avant des bus ?". De la même façon, lorsque Simone Veil défend la loi pour la légalisation de l'avortement, elle pose en sous-texte la question " Pourquoi les femmes ne peuvent-elles pas disposer librement de leur corps ?". Ainsi, les questions soulevées par Rosa Parks, Simone Veil, ou encore l'abbé Pierre, Coluche ou Greta Thunberg, font écho à des questions que d'autres citoyen.ne.s se posent et ont permis de faire changer le monde. C'est donc en se posant des questions et en posant ces questions au monde que le progrès peut s'accomplir.
Dans le domaine de la mode, les questions à se poser peuvent sembler infinies. Pourtant, depuis 2013, les campagnes Fashion Revolution ont mis en lumière le manque de réponses des marques aux questions les plus basiques. Depuis plus de huit ans, 1 million de personnes ont interpellé directement les marques pour leur demander :
En 5 ans, les partages des hashtags de Fashion Revolution ont été multipliés par 4. Pour vous donner une idée, c'est comme si en 2013, la moitié du Stade de France demandait "Qui a fait mon vêtement ?" (who made my clothes), et aujourd'hui, c'est l'équivalent de 2 Stade de France qui posent cette question. L'augmentation est exponentielle, surtout si on prend en compte que le phénomène est très récent.
Au vu de l'insistance des demandes des consommateur.rice.s pour davantage de transparence, les marques et les politiques réagissent.
Les mobilisations citoyennes font changer le monde.
Fashion Revolution évalue tous les ans le niveau de transparence des marques de mode grâce à un score, le Transparency Index (Index de Transparence). En 2020, sur les 98 marques évaluées depuis 2017, le score de transparence a augmenté de 12% portant ce dernier à 32%. Attention, cet indice indique surtout une communication d'information des marques aux institutions, il ne reflète pas toujours le niveau d'informations disponibles aux consommateur.rice.s.
Depuis la création de Fashion Revolution en 2013, des milliers de citoyen.ne.s du monde entier se sont mobilisé.e.s pour demander des changements dans la mode, notamment au sujet des conditions de travail des personnes qui fabriquent les vêtements.
Cette mobilisation inédite a permis la mise en place de l'ACCORD au Bangladesh : des accords sur les mesures d’hygiène et de sécurité qui poussent les usines à répertorier toutes les sources de danger, à prendre des mesures de rénovation, mais surtout à se soumettre à des contrôles indépendants. Alors que des milliers de personnes dans l'industrie textile ont péri au Bangladesh depuis 2005, la signature de cet accord a permis de réduire drastiquement le nombre de victimes de l'industrie textile.
En France, la loi sur le devoir de vigilance des entreprises françaises de plus de 5 000 salariés (en leur sein et dans leurs filiales en France) ou de plus de 10 000 salariés (en leur sein et dans leurs filiales en France et à l’étranger) a été votée le 27 mars 2017. Elle contraint ces entreprises "donneuses d'ordres" à publier un rapport annuel de gestion et à mettre en œuvre un plan de vigilance pour protéger les libertés fondamentales, la sécurité, la santé des personnes et l'environnement sur toute la chaîne de production.
Cette loi a été proposée en France à la suite de plusieurs catastrophes industrielles, mais c'est après l'effondrement du Rana Plaza qu'elle a vraiment été débattue. Cette catastrophe a démontré aux citoyen.ne.s à quel point les entreprises multinationales devraient avoir une responsabilité dans les conditions de travail de leurs collaborateur.rice.s. En effet, en France, cette catastrophe a eu pour conséquence de rappeler la réalité des conditions de travail à l'autre bout du monde : l'effondrement du Rana Plaza a été la première preuve irréfutable que les marques de mode exploitent des personnes en mettant leurs vies en danger. Suite à cette catastrophe, la mobilisation citoyenne a donc été particulièrement forte et de nombreuses ONG ont aussi soutenu la mise en place d'une loi sur le devoir de vigilance.
La France a été le premier pays à prendre une telle mesure législative, mais aujourd'hui, il s'agit d'un projet législatif à l'échelle européenne, qui a été accepté par le Parlement européen.
Suite à une mobilisation des citoyen.e.s européen.ne.s et de parlementaires européen.ne.s, l'Union Européenne a prononcé des sanctions (interdictions de visas et gels des avoirs placés en Europe) contre quatre responsables chinois impliqués dans les massacres infligés aux Ouïghour.e.s. Malgré les ripostes chinoises, les pouvoirs publics occidentaux tiennent leurs positions contre les violences faites aux Ouïghour.e.s, certainement grâce au fort soutien des citoyen.ne.s sur cette question. L'engagement des citoyen.ne.s et leur mobilisation est notamment visible sur le réseau social Instagram, par les centaines de milliers de partages de carrés bleus et des hashtags #FreeOuïghours et #FreeUyghurs, destinés à visibiliser la situation des Ouïghour.e.s. Ces hashtags ont été relayés par le député européen français Glucksmann, qui a pris de nombreuses fois position pour apporter des réponses politiques aux massacres des Ouïghour.e.s. C'est sans aucun doute grâce à l'ampleur de la mobilisation citoyenne sur cette question que cet engagement a pu résonner à l'échelle européenne, au travers de mesures politiques.
En mars 2020, suite aux annonces de fermetures des magasins de vêtements dans le monde, de nombreuses marques de mode ont pris la décision d'annuler des commandes déjà effectuées. Les marques ayant pris cette décision ont donc refusé de payer environ 16 milliards de dollars de marchandises, laissant 70.000.000 ouvrières textiles sans revenu, du jour au lendemain. Face à cette injustice, la pétition #PayUp exigeant que les marques paient les ouvrières a récolté plus de 270.000 signatures. À chaque signature de la pétition, un e-mail est automatiquement envoyé aux dirigeant.e.s des entreprises concernées par le non-paiement des ouvrières textile.
On estime qu'en décembre 2020, plus de 15 milliards de dollars ont été récupérés pour indemniser les ouvrières textiles. Malgré cela, de nombreuses marques refusent encore de payer les salaires dûs aux ouvrières. Si l'année 2020 a permis de forcer la main des marques pour qu'elles se conforment à leurs engagements financiers, continuer de signer la pétition est un moyen efficace de montrer aux marques que leurs actions sont contrôlées par les citoyen.ne.s.
Toutes ces avancées s'inscrivent dans un changement profond de l'industrie de la mode, qui n'est possible que grâce à l'engagement de personnes comme vous et nous.
On vous l'accorde, les changements dans la mode prennent du temps, mais loin de montrer une mise en échec de nos demandes, cela montre surtout que le secteur de la mode n'a jamais été confronté à de telles questions. C'est bien parce qu'elles n'ont jamais eu à répondre à une telle demande de transparence que les marques de mode peuvent se permettre d'être totalement opaques sur leur chaîne de production : rien qu'en leur posant des questions, nous les mettons face à l'inconnu.
C'est en commençant à se poser des questions sur la mode et son impact culturel, social et environnemental que l'on arrive à remettre en question le modèle global de la mode. En tant que consommateur.rice.s de mode, nous méritons des réponses à nos questions. N'acceptons plus de rester sans réponse, et continuons à questionner les marques qui refusent d'apporter des réponses à des questions légitimes. L'accès à l'information est primordial pour ne plus seulement subir la consommation : on ne choisit pas vraiment quand on ne sait pas, reprendre le pouvoir sur sa consommation c'est donc aussi disposer de toutes les informations que l'on juge nécessaire pour faire un choix éclairé.
Pendant la Fashion Revolution Week, WeDressFair se donne le défi de répondre à toutes vos questions sur la mode, alors n'hésitez pas à nous laisser des commentaires en bas de l'article !
Si on ne peut pas vous assurer de toujours avoir une réponse, nous nous engageons à faire le maximum pour ne pas vous laisser sans réponse. Quitte à envoyer les questions qui méritent des enquêtes plus approfondies à Elise Lucet 🔥
Sources :
Rapport d'impact Fashion Revolution 2017 (en anglais)