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🕓 Temps de lecture : 3 minutes
Ecrit par Marie le 18 Avril 2022
En 2013, l’effondrement du Rana Plaza montra, aux yeux de tous, ce qu’il se passait dans l’industrie de la mode. Depuis l’essor de la fast-fashion dans les années 1990, les collections ne cessent de s’enchaîner, sans relâche. Et ceux qui en paient le prix, sont les petites mains qui façonnent aujourd’hui encore nos vêtements. C’est près de 70% des vêtements dans nos armoires qui proviennent de ces régions d’Asie où les droits humains sont régulièrement bafoués (1).
L’effondrement du Rana Plaza a rapidement provoqué des prises de décision et la mise en place d’accords. Mais les conditions peinent à changer.
Fin 2019, on découvre avec horreur l’exploitation d’une minorité musulmane en Chine, massivement déplacée et employée de force pour travailler pour des sous-traitants dans la mode (2).
Début 2020, au cours des treize premiers mois de la pandémie de coronavirus, les travailleurs de l'habillement dans le monde ont perdu 11,85 milliards de dollars de revenus (3) : perte d’emploi sans indémnité (ou peu), licenciements ou encore baisse de salaire.
L’ONG Clean Cloth Campaign estime pourtant qu’il ne faudrait pas plus de dix cents par t-shirt aux marques de vêtements pour garantir que les travailleurs du vêtement, qui leur ont rapporté des milliards de bénéfices, reçoivent l'aide économique nécessaire pour survivre à la crise et renforcer les protections contre le chômage pour l'avenir.
Coincée par les commandes des marques qui font jouer la concurrence inter-pays, la volonté des pays à faire changer les conditions de travail patine (4).
Pour exemple, la revalorisation du salaire minimum au Bangladesh qui n’est intervenue que 5 ans après la catastrophe du Rana Plaza, n’a permis d’augmenter les salaires que jusqu’à 82 euros par mois, quand l’ONG Asia Floor Wage considérait que le salaire décent qui permet de couvrir les besoins vitaux d’un travailleur et de sa famille, est estimé à environ 37 661 taka/mois (385 euros) (5).
Pendant le confinement, la situation est catastrophique pour les travailleurs. Le vice-président de l'Association des fabricants et exportateurs de textile du Bangladesh, Mohammad Hatem disait : "Si nous n'ouvrons pas nos usines, il y aura une crise économique” (6).
Près de 4 millions de Bengalis vivent aujourd’hui des exportations textile. Il faut continuer à alerter, et à proposer un changement profond de l’industrie.
À suivre : En mode climat, Collectif Ethique sur l’étiquette, Clean Cloth Campaign
(1) Une mode éthique est-elle possible
(2) Comme si nous étions ennemis de guerre, Amnesty International
(3) Pay your Workers
(4) Au Bangladesh, la bataille pour la vie des ouvrières du textile
(6) Bangladesh : les marques poussent les usines textiles à braver le confinement
Tags : C'est quoi le problème ?