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Les matières recyclées : bons et mauvais côtés

🕓 Temps de lecture : 5 minutes

Les matières recyclées : bons et mauvais côtés
#environnement #matières #enquetes

Ecrit par Marie le 15 février 2023

On vous l’a sûrement dit et redit, recycler, c’est bien. Recycler vos vêtements est l’une des alternatives durables à la surconsommation dont est frappée l’industrie de la mode. Mais est-ce la meilleure solution ? Que savez-vous de la manière dont sont recyclés les textiles ? D’ailleurs, sont-ils tous recyclables ? Quels sont les procédés ? Y a-t-il des limites au recyclage du textile ? 

On tente de vous répondre. Suivez le guide. 

Qu’est-ce qui se recycle ? 

Les matières synthétiques 

Plusieurs matières synthétiques peuvent être recyclées. Parmi elles : 

Il est, cependant, important de garder à l’esprit que les vêtements synthétiques recyclés ne peuvent devenir l'alternative la plus durable. C’est un pas dans la bonne direction, mais le synthétique reste problématique. Pourquoi ? Les microplastiques. En effet, le lavage des vêtements synthétiques entraîne la libération de ceux-ci, qui atterrissent dans les eaux des rivières et des océans. Autre problème ? Les matériaux, même recyclés, ne seront jamais biodégradables.

Les matières naturelles 

Il n’y a pas que les matières synthétiques qui puissent être recyclées, les matières naturelles aussi ! 

Le bémol au recyclage de matière naturelle, car oui, malheureusement, il y en a un, est qu’il entraîne souvent le raccourcissement des fibres pouvant ainsi impacter la durabilité du vêtement. Pour régler le problème, on associe les matières naturelles recyclées à des matières synthétiques recyclées, ou non.

Le recyclage textile : comment ça marche ? 

Il existe deux techniques pour recycler les matières, qu’elles soient synthétiques ou naturelles.

On peut procéder à un recyclage mécanique (technique la plus utilisée), qui consiste à transformer les fibres en matériau secondaire, sans pour autant en changer la structure initiale. Ainsi, les fibres naturelles peuvent être déchiquetées, effilochées, puis filées à nouveau, avec de la fibre vierge. On utilise aussi ce procédé pour les matières synthétiques et le recyclage des bouteilles en PET qui serviront à fabriquer des vêtements ou des chaussures en polyester. Ici, on broie puis fait fondre la fibre synthétique ou le PET et on l’étire pour créer des fibres. 

Il existe aussi le recyclage chimique qui utilise, comme son nom l’indique, la chimie pour créer de nouveaux matériaux à partir des fibres recyclées. On utilise aussi cette technique, en amont, pour séparer les fibres textiles et ainsi faciliter le recyclage mécanique. Le recyclage chimique est moins privilégié, car c’est une technique coûteuse. 

Pourquoi recycler les textiles ? 

Il existe deux types de déchets dans l’industrie textile. Les vêtements post-consommation et ceux qui n’ont même pas eu l’occasion d’atteindre les consommateurs. En effet, beaucoup de marques produisent dans des quantités astronomiques. Résultats ? Une surproduction et des excédents de stocks. Ces derniers ne sont quasiment jamais réutilisés et finissent dans des décharges des pays du tiers monde ou incinérés. Pour preuve, 100 milliards de dollars de déchets textiles sont produits chaque année. 

Ainsi, le recyclage des textiles présente une alternative à cette problématique, car il permet de réduire : 

Le bonus (et pas des moindres) : la transformation des textiles n’est pas seulement bonne pour la planète, mais elle permet aussi de créer de l’emploi

Pourtant, le recyclage, c’est pas si facile

Selon le groupe Boer, les textiles qui sont collectés par les conteneurs à vêtements sont composés à 55% de textiles réutilisables et en moyenne 37% aptes au recyclage. Pourtant, selon l'UE, moins de 1% des vêtements dans le monde sont recyclés pour en fabriquer de nouveaux. 12% d’entre eux sont recyclés pour un produit de moindre valeur et 87% des déchets textiles sont de pures pertes. Des pourcentages effrayants compte tenu des tonnes de vêtement produits et jetés chaque jour… 

Les raisons ? L’insuffisance des technologies et la difficulté de séparer certaines fibres dans les tissus mélangés. C’est le cas, par exemple, des vêtements en polyester et élasthanne. En effet, il est impossible pour les machines s’occupant du processus de filtrage de détecter l’élasthanne. Ces deux fibres ont des structures chimiques très similaires, rendant encore plus compliqué le processus. 

Autre insuffisance technologique, les revêtements utilisés sur les vêtements, comme le polyuréthane appliqué sur un sac à dos ou un imperméable. Ici aussi, le revêtement et le textile ne peuvent être séparés et donc recyclés facilement. La seule solution est de le faire mécaniquement, ce qui altère la qualité. 

Alors oui, il est difficile de recycler un vêtement multi-matières, mais ce n’est pas le cas pour un vêtement fabriqué à partir d’une seule. Rien de complexe dans le recyclage d’un pull 100% coton par exemple ! Malheureusement, la plupart de nos vêtements sont fabriqués à partir de plusieurs fibres… 

Enfin, autre limite au recyclage : son coût. En effet, il est, aujourd’hui, plus cher de refaire de la matière à partir d'anciennes que d’en créer de toutes nouvelles. 

Alors, une grande question se pose : pouvons-nous espérer, un jour, le recyclage à grande échelle ? La réponse est pour le moment plutôt mitigée. Chaque textile post-consommation a sa propre qualité et différentes couleurs chimiques qui sont souvent inconnues. De plus, les fils et la longueur des fibres sont différents d’un vêtement à l’autre. Tout cela rend donc, pour l’instant, très difficile le recyclage à grande échelle. 

Ce qu’il faut retenir, c’est que même si le recyclage est une alternative positive à la surconsommation, elle n’est sûrement pas la seule et peut-être pas la plus impactante. Le fait de consommer moins, mais mieux, l'est.

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